« Jamais de premières ivresses sans en connaître les risques ! ».
Ces propos peuvent paraître quelque peu "intégristes". En réalité il ne s'agit pas pour nous de dire ici que la consommation d'alcool est nécessairement dangereuse, que tous ceux qui boivent le premier verre deviendront un jour dépendants : nous savons la différence entre le boire modérément pour le goût, pour le plaisir de la convivialité et le boire « à tout prix » pour la recherche exclusive de l'ivresse, de l'oubli. Mais nous avons constaté, et la poursuite de nos observations le confirme, que toutes les personnes - ou presque toutes - devenues alcooliques, avaient commencé très tôt à boire et surtout qu'elles l'avaient fait sans posséder la moindre connaissance sur le risque de dépendance. Pour ce qui nous concerne, nous n'avons entendu parler de « la maladie alcoolique », de la dépendance physiologique et psychique que lorsque nous nous sommes trouvés contraints à l'hospitalisation, obligés par notre surconsommation de faire appel à la médecine.
Personne n'a porté à nos lèvres nos premiers verres d'alcool ; en ce sens nous sommes responsables de ce que nous étions devenus, des alcooliques dépendants accrochés à nos bouteilles pour tenter de survivre, comme nous sommes aujourd'hui responsables de ce que nous sommes, des alcooliques abstinents souhaitant ardemment le rester mais...
Par contre nous n'étions pas responsables, lorsque nous commencions à boire, de nous être engagés sur le chemin de la dépendance puisque cette notion n'avaient pour nous aucune signification. Aujourd'hui nous pensons donc qu'en tant qu'alcooliques abstinents, ayant payé au prix fort notre liberté retrouvée, nous avons un devoir d'information, une obligation absolue de parler pour tenter de dire les risques.
Amicalement, les quatre amis
Source "les quatre amis"